L’hiver s’étire sans fin sur des jours gris de brume<br />
Et la terre se noie sous des larmes d’écume<br />
Sous mes pas vagabonds, elle pleure son vague à l’âme<br />
Attendant qu’un printemps lui ramène ses charmes<br />
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Et moi, j’ai le blues du coquelicot<br />
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Du haut de leurs clochers, les coqs se résignent<br />
Du soleil qu’ils espèrent, à ne voir aucun signe<br />
Quand le vent girouette leur fait perdre le Nord<br />
C’est une autre tempête qui vient ternir leurs ors<br />
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Et moi, j’ai le blues du coquelicot<br />
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L’horizon est si proche dans ce ciel affaissé<br />
Que du bout de mon doigt, je pourrais le blesser<br />
Et déchirer ses voiles qui me masquent l’azur<br />
Sans aucune pitié agrandir la césure<br />
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Et moi, j’ai le blues du coquelicot<br />
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Les têtes sont baissées à trop braver le froid<br />
Chaque aube sans soleil ravive le désarroi<br />
Les gerçures aux lèvres nous privant de le dire<br />
C’est du bout de l’esprit qu’on vient à la maudire<br />
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Et moi, j’ai le blues du coquelicot<br />
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Les arbres impatients tremblent de toute leur sève<br />
Retenant leurs bourgeons, espérant une trêve<br />
Et les fleurs s’essoufflent en retardant sans fin<br />
L’heure où elles pourront s’épanouir enfin<br />
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Et moi, j’ai le blues du coquelicot <br />
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LaCigale<br />
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je trouve cette photo superbe et je vous offre ce poème qu'elle aurait pu illustrer
Magnifique cette opposition entre l'interieur et l'exterieur. Du tres bon travail...<br />
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toujours un plaisir de venir flané par ici...<br />
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Cordialement Meloblues